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08/11/2008
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 10, opus 93

Rundfunk-Sinfonieorchester Saarbrücken, Günther Herbig (direction)
Enregistré à Sarrebruck (10 avril 2005) – 55’52
Berlin classics 0016152BC (distribué par Intégral)






Après les Quatrième, Cinquième, Septième et Huitième, Günther Herbig poursuit son parcours dans l’univers de Chostakovitch, toujours avec l’Orchestre symphonique de la Radio de Sarrebruck, dont il est le chef principal depuis 2001. Dans la Dixième symphonie (1953), la formation sarroise, augmentée pour l’occasion de membres de l’Orchestre des jeunes du Land, confirme ses qualités, notamment les bois et les cors, et ce malgré les contraintes de l’enregistrement en public, dont témoignent cependant de menues scories (et quelques toux).


La notice (en allemand et en anglais) rappelle le contexte particulier dans lequel la partition a été écrite, l’année de la mort de Staline, ce que traduisent les affres du Moderato initial tandis que l’Allegro constituerait un portrait musical du défunt dictateur. Or, l’interprétation, quoique d’excellente tenue et fort bien construite, ne parvient pas toujours à conférer à l’œuvre toute la tension explosive qui la caractérise, à l’image d’un Allegretto certes soigné, inhabituellement léger et gracieux, dont le climax manque de punch, d’un scherzo qu’on peut imaginer plus hargneux et engagé, ou d’un finale un peu trop neutre, dépourvu de noirceur ou même d’ambiguïté. En revanche, l’introduction (Andante) de ce mouvement et la montée vers le point culminant du premier mouvement paraissent plus convaincants.


Dans des esthétiques radicalement opposées, Mravinski, également en concert (1976, Melodiya), et Karajan (1967, Deutsche Grammophon) offraient davantage de satisfactions immédiates mais aussi d’arrière-plans. Et il y a fort à parier que dans ce répertoire, Berlin classics possède des trésors légués par ces chefs qui firent la renommée de l’ancienne République démocratique allemande (Kegel, Sanderling, …).


Simon Corley

 

 

 

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