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07/30/2008
Joseph-Guy Ropartz : Trio en la mineur pour violon, violoncelle et piano
René-Emmanuel Baton : Trio pour piano, violon et violoncelle, op. 31

Trio Hochelaga
Enregistré en 2007 au Domaine Forget de Saint-Irénée, Québec (2007) – 60’
Atma ACD2 2542 (distribué par Intégral)





Davantage que la proximité dans le temps de ces Trios avec piano, datés respectivement de 1918 et 1923, ce qui unifie ce programme est bien l’omniprésence de la Bretagne. Cette région a particulièrement marqué Joseph-Guy Ropartz, compositeur né à Guingamp et resté breton de cœur en dépit d’une longue période d’éloignement dans l’Est de la France, en tant que directeur des Conservatoires de Nancy puis Strasbourg. Quant au compositeur et chef d’orchestre d’origine normande René-Emmanuel Bâton, longtemps figure marquante de la vie musicale parisienne sous le nom de scène de Rhené-Bâton, il clamera lui aussi longuement son attachement à un terroir breton qui lui a servi d’inspiration musicale à de multiples reprises.


Imprégnés d’un discret mais rémanent parfum celtique ces deux Trios ne cèdent jamais à la tentation de la carte postale illustrative. Ce qui impressionne au contraire à l’écoute de ces œuvres, c’est une forme très construite, métaphorique de grands espaces dont on ressent nettement la présence. Presque un peu trop parfois, car si les longs développements de Ropartz, encore très marqués par César Franck, tiennent sensiblement la distance, ceux de Rhené-Baton paraissent plus filandreux, même au sein d’une partition d’un minutage plus court. Dans les deux cas, mais plus encore pour Rhené-Baton que pour Ropartz, à l’audition de formules raffinées et d’un langage ouvertement tonal subtilement enrichi d’inflexions modales, on peut déceler l’influence de l’élégant Trio de Ravel, créé en 1915. L’air du temps était encore propice à une musique de chambre de grand format, avant le grand coup de balai moderniste des années vingt. Historiquement ces deux Trios s’inscrivent bien dans cette zone d’ombre relative qui affecte aujourd’hui notre connaissance de la musique de chambre française du début du siècle dernier, la présence encombrante du revêche Vincent d’Indy aux côtés de Ravel et Debussy suffisant finalement à éclipser des pans entiers d’un patrimoine que plus personne ne se donne la peine de jouer et moins encore d’écouter.


Remercions le Trio canadien Hochelaga, déjà impliqué dans la résurrection du charmant compositeur que s’est révélé être Théodore Dubois (lire ici), de s’intéresser une fois encore à la mise en valeur de nos trésors français, en mettant de surcroît en avant un ton très chaleureux et un enthousiasme qui ôte à l’entreprise tout effluve poussiéreux de musée. Pour Rhené-Baton il semble s’agir d’une première discographique. Pour le chef-d’œuvre de Ropartz, le Trio Hochelaga fait jeu égal avec le très bel enregistrement de Jean-Louis Haguenauer, Alexis Galpérine et Cecilia Tsan, toujours disponible au catalogue Timpani.


Laurent Barthel

 

 

 

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