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07/05/2008
Serge Prokofiev : Sonates pour violon et piano n° 1, opus 80, et n° 2, opus 94a – Cinq mélodies pour violon et piano, opus 35bis

Gidon Kremer (violon), Martha Argerich (piano)
Enregistré à la Maison de la Radio de Bruxelles (mars et avril 1991) – 64’52
Deutsche Grammophon 477 7434 (distribué par Universal)





Effectivement couvert de prix, à sa sortie, il y a plus de quinze ans, ce disque Prokofiev du couple Kremer/Argerich trouve sans peine sa place au sommet de la collection «Grand Prix» de Deutsche Grammophon. Cette place, c’est celle d’une «version de référence» qui emprunte pourtant le chemin le moins aisé : celui de la radicalité de l’approche dans des œuvres pas si fréquentées mais revisitées par des interprètes en transe, qui bousculent autant qu’ils bouleversent. Cette radicalité, on la sent parcourir tout l’archet de Gidon Kremer, dont le toucher parfois râpeux (pas avare en prise de risques) fait sans cesse ressortir les arêtes et les aspérités de ces partitions sulfureuses. À tel point que les Cinq mélodies pour violon et piano (1925) nous paraissent se hisser au même niveau d’inspiration que les Sonates plus tardives… bien loin de l’aspect «délicieux» décrit dans la notice et plus proche de la violence (Animato, ma non allegro, Andante non troppo) et de l’angoisse (Allegretto leggero e scherzando) des œuvres d’après-guerre.


Les deux artistes trouvent d’emblée le ton juste dans la Première sonate (1946), assumant l’héritage moderniste du compositeur russe (fascinant Andante) sans occulter les souffrances du musicien soviétique (terrifiants Andante assai et Allegro brusco). Bien moins joyeux que son apparence de rondo endiablé pourrait le faire croire, le dernier mouvement alterne exaltation et dépression, à l’image de l’interprétation sans concession que livrent des deux Sonates Gidon Kremer et Martha Argerich. Inutile, d’ailleurs, de s’étendre sur ce qui nous paraît être la version définitive de la Seconde sonate (1944), plus connue que la première et exécutée avec tout autant d’intransigeance. Il suffira de dire que le premier mouvement se caractérise par une confondante maestria pour imaginer la furia dans laquelle les deux interprètes nous entraînent lors du Scherzo. Presto qui suit comme au travers d’un Allegro con brio à faire tourner la tête.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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