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01/14/2008
Johann Strauss fils : Napoleon-Marsch, opus 156 – Orpheus-Quadrille, opus 236 – «Indigo und die vierzig Räuber» (Ouverture) – Freuet euch des Lebens, opus 340 – Bluette, opus 271 – Tritsch-Tratsch-Polka, opus 214 – Russischer Marsch, opus 426 – Die Pariserin, opus 238 – Kaiser-Walzer, opus 437 – Die Bajadere, opus 351 – An der schönen, blauen Donau, opus 314
Josef Strauss : Dorfschwalben aus Österreich, opus 164 – Laxenburger-Polka, opus 60 – Die Libelle, opus 204 – Sport-Polka, opus 170
Joseph Hellmesberger jr. : Kleiner Anzeiger, opus 4
Johann Strauss père : Paris Walzer, opus 101 – Versailler-Galopp, opus 107 – Chineser-Galopp, opus 20 – Radetzky-Marsch, opus 228
Josef Lanner : Hofball-Tänze, opus 161

Wiener Philharmoniker, Georges Prêtre (direction)
Enregistré en public à Vienne (1er janvier 2008) – 109’52
Album de deux disques Decca 478 0034 (distribué par Universal)





L’habitude en est désormais prise: Universal a réalisé le tour de force consistant à faire sortir le concert du Nouvel An presque aussitôt que le dernier accord a retenti dans la grande salle dorée du Musikverein, mais à la différence de 2007, la notice (en allemand) toujours aussi documentée de Walter Dobner bénéficie cette fois-ci d’une traduction française convenable, qui vient même en deuxième position, avant la version anglaise. Cet ordre singulier est sans nul doute la conséquence d’un événement autrement plus significatif: c’est en effet la première fois que l’orchestre a choisi un chef français pour diriger le Neujahrskonzert.


Le parcours viennois de Georges Prêtre – puisque c’est naturellement de lui qu’il s’agit – est ancien, remontant aux années 1960, d’abord à l’opéra mais aussi au concert, où il fit ses débuts en remplaçant Knappertsbusch. Il fut ensuite le premier chef invité, directeur musical de facto, des Symphoniker (1986-1991) avant d’en devenir le «chef d’honneur à vie» puis de prendre place parmi les chefs régulièrement invités par les Philharmoniker (voir par exemple ici). Bref, ainsi qu’il l’observe lui-même, «au fil des ans, je suis devenu un peu Viennois», même si son introduction au fameux «Prosit Neujahr!» adressé au public par les musiciens trahit encore un solide accent français. Cela étant, ses partis pris stylistiques n’en suscitaient pas moins quelques craintes, mais force est de reconnaître qu’elles sont (presque) toutes balayées et qu’il n’abuse qu’exceptionnellement de ces alanguissements, fluctuations de tempo et phrasés sirupeux qui sont trop souvent sa signature.


Va donc pour un «distinctly French flavour», ainsi que le précise délicieusement la quatrième de couverture: Ah, Paris… De fait, sans aller jusqu’à y inscrire de la musique française – Maazel l’avait fait en 1980 (Offenbach) et Harnoncourt en 2003 (Berlioz orchestrateur de Weber) – le programme multiplie les allusions à la France, d’entrée de jeu avec la Marche de Napoléon (1854), puis avec le quadrille sur des thèmes d’Orphée aux enfers d’Offenbach (1860) et la polka (française, bien sûr) La Parisienne (1860) de Johann fils, mais aussi avec deux pièces de son père: la valse Paris (1838) – où La Marseillaise se coule dans le trois temps toute en faisant la nique à Metternich – et le galop Versailles (1838) – salué en son temps par le francophile Heine. Et, après tout, Le beau Danube bleu (1867), qui est évidemment de la partie, a été créé à Paris à l’occasion de l’Exposition universelle. Ces clins d’œil bien dans la tradition des Neujahrskonzerte constituent surtout autant d’occasions d’entendre des pages qui n’y ont jamais été données, auxquelles s’ajoute la Polka de Laxenburg (1858) composée par Josef.


Tout aussi incontournables, les références à l’agenda de l’année à venir sont, en 2008, exclusivement sportives: la polka rapide Sport (1864) de Josef pour saluer la tenue en Autriche du championnat d’Europe de football – seul le détenteur du DVD profitera toutefois de la mise en scène, avec Prêtre en arbitre et les musiciens revêtus d’une écharpe aux couleurs nationales – et Galop chinois (1828) de Johann père pour annoncer les jeux Olympiques de Pékin. Bien entendu, l’inévitable Marche de Radetzky (1848) conclusive est également au rendez-vous.


Si Eduard, le benjamin de la famille Strauss, n’est pas représenté, deux outsiders coutumiers le sont en revanche: Joseph Hellmesberger fils et son galop Petites annonces (1876) ainsi que Josef Lanner et sa valse Danses du bal de la cour (1840). Mais Johann fils reste le plus favorisé; outre les pièces déjà mentionnées, l’une de ses grandes valses demeure l’un des points forts de la seconde partie – Prêtre a opté pour la Valse de l’empereur (1889) – et d’autres partitions rendent hommage au «roi de la valse»: la polka Bluette (1862), la valse Réjouissez-vous de la vie (1870), l’ouverture et la polka La Bayadère extraites de sa première opérette, Indigo et les quarante voleurs (1871) ainsi que la Marche russe (1886).


Bref, un bon millésime, qui ne remet cependant pas en cause, lorsque la comparaison est possible, la suprématie de Carlos Kleiber comme dans la célèbre Tritsch-Tratsch-Polka (1858) de Johann fils ou dans deux magnifiques œuvres de son frère Josef, la valse Hirondelles villageoises d’Autriche (1864) et la polka mazurka La Libellule (1866).


Simon Corley

 

 

 

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