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12/06/2007
Patrick Burgan : Feux
Charles Chaynes : Interférences (*)
Marc Bleuse : Soleil blanc
Thierry Huillet : Prélude, Chemin de croix et Résurrection (*)
Gérard Duran : I molt mès…

Damien Ventula (violoncelle), Thérèse Dussaut (*) (piano)
Enregistré à Toulouse (4-6 juillet 2007) – 67’58
la nuit transfigurée LNT 340128 (distribué par Intégral)



Sous le titre «Arc-en-cello», l’éditeur tarbais la nuit transfigurée rassemble cinq compositeurs liés à Toulouse par leur naissance (Chaynes, Huillet) ou bien par leurs études et activités musicales (Bleuse, Burgan, Duran). Les interprètes entretiennent également une relation privilégiée avec la ville rose, qu’il s’agisse du violoncelliste Damien Ventula, qui y est né – bien qu’il vive désormais à Berlin – et dont le père, Michel, fait partie de l’Orchestre national du Capitole, ou de la pianiste Thérèse Dussaut, qui y est attachée pour des raisons tant personnelles qu’amicales et professionnelles. Alternant pièces en solo ou avec accompagnement de piano, le disque se présente comme un beau livre, bénéficiant d’une notice à la mise en page un rien précieuse (papier de fort grammage, évitement des majuscules, …) mais de textes riches et soignés, tant que sur les œuvres ou sur les musiciens.


Parmi ces cinq partitions, seule Feux (2007) de Burgan a été écrite pour Ventula, qui illustre avec brio et sensibilité ces quatre mouvements contrastés, d’une durée de plus de vingt minutes: deux pages brillantes – une Bacchanale faisant explicitement référence au dynamisme du Mandarin merveilleux et une Tarentelle – encadrent une profonde Méditation et Pansori (opéra traditionnel coréen), aux étonnants effets percussifs sur lesquels s’élève un chant intense.


Le reste du programme se situe un cran en dessous, notamment parce qu’il n’est pas nécessairement animé par une ambition comparable, ne serait-ce qu’en termes de durée: Interférences (1973) de Chaynes comme Soleil blanc (1991) de Marc Bleuse, ancien directeur du Conservatoire de Toulouse, ont été conçus pour des concours du Conservatoire de Paris et résultent d’inspirations – au sens propre – anecdotiques: le brouillage des ondes radio, qui se traduit par un discours traversé par des bribes de Schuman, Lalo et Dvorak, d’une part; les effets de lumière sur la neige à Font-Romeu, d’autre part. Derrière son titre catalan («Et beaucoup plus…»), I molt mès… (1998) de Gérard Duran, l’actuel directeur du Conservatoire de Toulouse, consiste en une succession de brèves impressions procédant par petites touches de couleurs.


Ayant quitté le premier pupitre de l’ancien Berliner Sinfonie-Orchester, Ventula se produit désormais essentiellement en soliste, mais joue également en trio avec la violoniste Clara Cernat et le pianiste et compositeur Thierry Huillet. Il n’est donc pas surprenant que ce dernier tienne ici une place privilégiée, avec les seize numéros de Prélude, Chemin de croix et Résurrection (2002). La sincérité de cette demi-heure de musique, dont la version originale (2001) faisait appel à l’orgue et non au piano, ne saurait être mise en question, mais l’auteur n’en prend pas moins la peine d’ouvrir sa présentation en indiquant que «l’œuvre est éminemment mystique». Cela étant, peut-être en raison du caractère dramatique du sujet, le climat évoque moins les visions d’un Messiaen que la noirceur d’un Greif ou d’un Bacri. C’est dire que le souci de renouvellement du langage n’est pas la principale priorité, depuis l’orientalisant Prélude jusqu’à la Résurrection, en passant par les quatorze stations du Chemin de croix (chacune de l’ordre d’une minute), parfois ouvertement descriptives.


Le site de la nuit transfigurée
Le site de Patrick Burgan
Le site de Thierry Huillet


Simon Corley

 

 

 

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