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09/23/2007
Airs et Songs de Dowland, Purcell, Byrd…
Lawrence Zazzo (contre-ténor), Paragon Saxophon Quartet
Enregistré à Potton Hall, Suffolk (25-27 novembre 2006) - 62’47
Landor Records LAN280 (distribué par Intégral)


Le contre-ténor Lawrence Zazzo sort un disque pour le moins original. Il interprète quelques songs et airs d’opéras de William Byrd, John Dowland, Henry Purcell accompagné par un quatuor de saxophones (soprano, alto, ténor et baryton). Il explique son projet dans le livret: “Les similarités musicales entre musique “ancienne” et jazz (rythmes syncopés, contrebasse en fond, improvisation) sont nombreuses.[…] Chaque note est jouée soit telle que chaque compositeur l’avait écrite pour un ensemble de violes, soit dans des transcriptions directes d’arrangements déjà existants pour ensemble de violes.”



L’art de Lawrence Zazzo est tout en douceur et il semble seulement effleurer les notes. Le début de Flow my tears de John Dowland est magnifiquement chanté car le contre-ténor va d’un son à un autre avec une grande légèreté. Si le disque est égal, certains passages méritent une attention particulière. L’air “Fairest Isle” tiré du King Arthur est particulièrement réussi: le chanteur distille les notes une à une en en ornementant discrètement quelques-unes. Les saxophones apportent des couleurs un peu étranges qui conviennent bien au texte chanté. Ainsi dans Come to me grief forever de William Byrd, les mots décrivent le chagrin et la douleur et ce sont finalement les sonorités ambiguës des instruments plus que la voix qui peignent cette atmosphère. Lawrence Zazzo sait se départir de son sérieux pour chanter des morceaux plus légers, avec un réel entrain. Henry Purcell explique dans Man is for the woman made pourquoi les femmes et les hommes sont faits l’un pour l’autre: pour apporter plus de gaieté et de frivolité à son interprétation, le chanteur ajoute quelques ports de voix, met l’accent sur certains mots avec un sourire dans la voix. Fine Knacks for Ladies de Dowland est dans le même esprit et les interprètes savent trouver le ton juste pour conserver un peu de souplesse vocale et instrumentale sans tomber dans le mauvais goût. Juste pour le plaisir de la voix de Lawrence Zazzo il faudra écouter le tout début de The Leaves Be Green de John Danyel où le chanteur donne a cappella quelques notes d’une pureté et d’une beauté incroyables. Le disque est bien construit, alternant airs sérieux, airs plus légers tandis que le quatuor joue de très courtes pièces instrumentales: La Volta de Vincenzo Galilei est un petit régal de fraîcheur.



A la première écoute le résultat est assez déroutant, mais finalement on se laisse séduire par les intentions artistiques des interprètes qui ne laissent pas indifférents. L’ensemble reste musical et émouvant à bien des endroits et la voix de Lawrence Zazzo est toujours aussi belle et expressive. A découvrir!



A noter:
- Lawrence Zazzo donnera un récital à la salle Gaveau le 19 novembre 2007. Au programme Vivaldi et Haendel.

Manon Ardouin

 

 

 

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