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08/21/2007
Johann Sebastian Bach : Partita n° 4, BWV 828 – Suite française n° 1, BWV 812
Pierre Boulez : Notations – Incises

David Fray (piano)
Enregistré à Paris (juin 2005) – 67’56
Virgin 00946 385787 2 7



Bach et Boulez pour un premier disque «carte de visite», agrémenté d’une notice typiquement tubovine d’André Tubeuf (en français, anglais et allemand), le choix présente l’inconvénient d’éluder le grand répertoire, de Haydn à Ravel en passant par Mozart, Beethoven, Schubert, Schumann, Brahms ou Debussy, mais il traduit un tempérament curieux et témoigne en même temps de ce que la jeune génération – le pianiste français a vingt-six ans – n’hésite décidément plus à se réapproprier Bach au piano, sans faire nécessairement du Fischer ou du Gould.


David Fray se fraie un chemin entre différents écueils, que ce soit celui de l’intimidation, consistant à asséner une démonstration austère et philologique, ou celui de la timidité, consistant à refuser d’interpréter cette musique. S’il utilise toutes les ressources de l’instrument moderne, déployant des sonorités et un toucher d’une belle richesse sans pour autant le faire sonner comme du «grand piano», c’est pour livrer sa vision éminemment personnelle de ces pages, comme dans l’Allemande de la Quatrième partita qui, avec ses reprises, s’étend sur près de douze minutes, sans que cela paraisse pour autant excessif. Pas de grandes effusions, mais une tonalité intimiste, s’adressant à l’auditeur sans emphase ni rhétorique, comme dans la Sarabande de la Première suite française.


Assez court (moins d’un quart d’heure), le volet boulézien de ce diptyque offre deux partitions appartenant à des périodes très éloignées: les douze brévissimes Notations (1945), œuvre d’un compositeur plus jeune que son interprète, et le plus tardif Incises (1994). Rapprochant Bach et Boulez dans un même geste interprétatif, David Fray n’entend pas cantonner le propos à la sécheresse et à la rigueur auxquelles il est trop souvent et trop commodément réduit, faisant prévaloir ici aussi liberté et variété de climats, du plus fantasque au plus poétique, du plus virtuose au plus réfléchi.


Simon Corley

 

 

 

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