About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

08/10/2007
Giacinto Scelsi : Trilogia, I tre stadi dell’uomo: Triphon, Dithome et Ygghur

Arne Deforce (violoncelle)
Enregistré à Bruges (16-17 décembre 2006 et 13 janvier 2007) – 51’12
æon AECD 0748



Ayant sciemment entretenu mystère et discrétion tout au long de sa vie, au point d’avoir suscité des interrogations – infondées – quant à la réalité même de son activité créatrice, Giacinto Scelsi (1905-1988) n’a pas seulement bénéficié de l’effet de curiosité qui s’attache à la rareté: bien que témoignant d’un radicalisme qui trouve sa raison d’être dans les philosophies orientales, sa musique a ainsi connu une assez large diffusion, au-delà des cercles spécialisés, notamment grâce au disque (chez Accord), même si, au cours des dix ou quinze dernières années, les occasions de l’entendre se sont sans doute faites un peu plus rares.


Evolution regrettable, si l’on en juge par cet enregistrement invitant à suivre l’itinéraire autobiographique de Scelsi dans sa Trilogie, les trois stades de l’homme: voyage initiatique qui débute avec Triphon (1956) – Jeunesse, Energie et Drame –, se poursuit avec DithomeMaturité, Energie et Pensée – et s’achève avec Ygghur (1965) – Vieillesse, Souvenirs et Catharsis/Libération.


Entre méditation et incantation, le compositeur fait ici entendre une voix et une démarche éminemment personnelles. Si l’animation et l’emportement des deux premiers volets viennent contredire le cliché d’un Scelsi purement zen et dépassionné, le propos, comme chez Feldman ou Sorabji, exige toutefois de l’auditeur, durant ces quelque cinquante minutes, bien plus qu’une adaptation de son mode d’écoute: une autre façon de percevoir le temps, au travers d’une sorte d’exercice spirituel dont le caractère ascétique est renforcé par le recours au seul violoncelle, quand bien même sa sonorité est parfois modifiée par l’emploi d’une sourdine métallique qui permet notamment de suggérer les grommellements des musiques tibétaines.


Accoutumé aux défis de tous ordres (Feldman, Ferneyhough, Lachenmann, Rihm, Xenakis, ...), le violoncelliste belge Arne Deforce s’impose ici comme l’homme de la situation. Il signe également la notice (en français, anglais et néerlandais), mêlant considérations brumeuses («Effectuer le passage du concept-note au concept-son et exploiter et déployer cette énergie incessante de la matière sonore elle-même») et informations musicologiques, nettement plus accessibles.


Simon Corley

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com