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07/24/2007
Dimitri Chostakovitch : Moscou, Tcheriomouchki, opus 105

Olga Zabotkina (Lidochka), Vladimir Vasilyev (Boris Korietski), Marina Khotuntseva (Macha), Grigori Bortnikov (Sacha Boubientsov), Svetlana Zhivankova (Lioussia), Vladimir Zemlyanikin (Sergueï Glouchkov), Vasili Merkuyev (Drebiedniov), Marina Polbentseva (Vava), Evgueni Leonov (Barabachkine), Fedor Nikitine (Babourov), Constantin Sorokine (Kourotchkine), Rina Zelenaya (Madame Kourotchkine), Serge Filipov (Milkine), Emma Trejvas (Madame Milkine), Mikhaïl Pougovkine (Kovalev), A. Alexandrovitch, A. Zilbert, Z. Rogozikova, T. Glinkina, Grenada Mnatsakanova, E. Khil, Orchestre philharmonique de Leningrad, Nikolaï Rabinovitch (direction), Gerbert Rappaport (réalisation)
Sorti sur les écrans en 1963 – 86’57
Decca 074 3138 – Notice en anglais, français et allemand; sous-titres en anglais, français, allemand, italien, espagnol et chinois





Ce n’est pas ici la captation d’une production scénique de la comédie musicale en trois actes Moscou, Tcheriomouchki (1958) de Chostakovitch, mais une adaptation filmée, quelques années plus tard, sous le simple titre Tcheriomouchki (Quartier des cerises), pour laquelle le compositeur révisa sa partition, réduite à quatre-vingt-sept minutes, dialogues compris.


Decca réédite ici – ou même édite, puisque le produit est présenté comme une première publication en dehors de Russie – un objet bien étrange. Le caractère édifiant du propos, avec ses lendemains qui chantent, au sens propre comme au sens figuré, et ses acteurs perpétuellement souriants, n’a certes pas de quoi surprendre: chacun trouvera sa chacune – Lidochka, la sage enseignante, le dynamiteur Boris, turbulent hybride de Tintin et de Jean Marais; Lioussia, la grutière modèle, son Serge – et les vilains fonctionnaires corrompus seront confondus… par un banc magique.


Le réalisme socialiste, ses couleurs criardes, ses insultes bien senties («petits-bourgeois») et son éloge des nouvelles HLM du «quartier des cerises», quasi futuriste dans la banlieue moscovite, trouvent cependant leurs limites. Non seulement le persiflage, certes léger et discret, est parfois de mise, mais cette aspiration à quitter la promiscuité des «logements familiaux» pour des appartements flambant neufs traduit un matérialisme moins «historique» que… petit-bourgeois. Surtout, l’esthétique résolument kitsch de ce cinéma ne tranche pas fondamentalement avec les Mary Poppins et Mélodie du bonheur que l’industrie américaine produisait au même moment.


Musicalement, Chostakovitch a sagement dû s’adapter aux contraintes du genre: l’on sait cependant qu’il a toujours su écrire de l’excellente musique légère, depuis ses désormais fameuses Suites de jazz, d’autant qu’il y recycle, avec son ironie coutumière, des thèmes empruntés à d’autres partitions, comme ces fanfares triomphales issues de Rayok, une cantate satirique antistalinienne prudemment restée dans les tiroirs jusqu’à sa création posthume en 1989.


Il faut certes s’accommoder de ces voix de femme russes, si typiquement acides et perçantes, mais comme seul un enregistrement audio (Rojdestvenski, Chandos) semble actuellement disponible par ailleurs, on ne fera donc pas la fine bouche, pas même devant des bonus squelettiques: une chronologie de la vie du compositeur en huit planches muettes et des extraits de deux autres DVD, le film Katerina Ismaïlova et le documentaire Chostakovitch contre Staline, parus respectivement chez Decca et Philips.


Simon Corley

 

 

 

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