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05/08/2007
Ludwig van Beethoven : Fidelio
Hans Sotin (Don Fernando), Theo Adam (Don Pizarro), Richard Cassily (Florestan), Anja Silja (Léonore), Ernst Wiemann (Rocco), Lucia Popp (Marcelline), Erwin Wohlfahrt (Jacquino), Chœur et Orchestre de l’Opéra de Hambourg, Leopold Ludwig (direction), Joachim Hess (réalisation)
Enregistré à Hambourg (1968) – 115’
Arthaus 101 275. Format : 4:3. Region code : 0 (worldwide) (distribué par Intégral)


Encore un opéra filmé – donc en play back – pour la télévision à l’époque où Rolf Liebermann était le maître de l’Opéra de Hambourg. Ce Fidelio peut-il rivaliser avec celui donné à Vienne en 1978 par Leonard Bernstein, que DG mettait naguère sur le marché ? Pas vraiment. A l’époque directeur général de la musique à Hambourg, excellent chef de répertoire, Leopold Ludwig fait tout ce qu’il faut quand il le faut, avec un remarquable professionnalisme, mais ne donne pas au chef-d’œuvre beethovénien cette dimension épique ou métaphysique que lui conféraient des baguettes plus illustres et plus inventives – comme Bernstein, par exemple. Anja Silja, qui s’est toujours caractérisée par un timbre rêche et des phrasés rigides, n’a évidemment pas les moyens de Léonore – plus difficile encore qu’Isolde, disait, paraît-il, Germaine Lubin : elle arrache ses aigus face à Pizarro, peine comme beaucoup de ses consœurs dans la partie rapide de son air. Elle n’en compense pas moins ces défauts par son engagement physique dans le rôle, son identification au personnage – elle reste une des rares à être crédible en garçon. Et il suffit qu’elle apparaisse pour que, avant même qu’elle ait chanté une note du fameux Quatuor, quelque chose se passe. Richard Cassily est solide et émouvant, avec à l’époque une souplesse dans l’émission, presque une douceur dans le timbre qu’il n’a pas forcément gardées par la suite. Liedersänger, familier de Bach autant que de Wagner, Theo Adam chante Pizarro avec noirceur, mais il le chante, alors que beaucoup l’éructent – cela dit, on le trouvera plus présent dans la version de Karl Böhm gravée à Dresde un an plus tard. Passons sur le Rocco – privé de son air – seulement honnête d’Ernst Wiemann, pour nous émerveiller de la jeune et délicieuse Lucia Popp, qu’on reverra, tout aussi délicieuse mais plus mûre, dans la vidéo de Bernstein, et saluer la mémoire du remarquable Erwin Wohlfart, prématurément disparu la même année. Joachim Hess signe une production cohérente à défaut d’être inspirée, plutôt datée aujourd’hui, entre réalisme et abstraction, très typique de ce qu’on faisait en Allemagne à l’époque. On éviterait certains gros plans aujourd’hui – la caméra explore un peu trop la gorge du méchant Pizarro. Si ce Fidelio n’est donc pas inoubliable, il se regarde avec plaisir… et Anja Silja, à elle seule, mérite qu’on s’y arrête.

Didier van Moere

 

 

 

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