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Louis XIV avait bon goût !

Paris
Opéra comique
01/21/2008 -  et 23, 24, 26, 27 janvier 2008
Jean-Baptiste Lully : Cadmus et Hermione
André Morsch (Cadmus), Claire Lefilliâtre (Hermione), Arnaud Marzorati (Arbas, Pan), Jean-François Lombard (La Nourrice, Dieu champêtre), Isabelle Druet (Charite, Mélisse), Arnaud Richard (Draco, Mars), Camille Poul (L’Amour, Palès), David Ghilardi (Le Soleil, Premier Prince Tyrien), Geoffroy Buffière (Le Grand Sacrificateur, Jupiter), Romain Champion (Premier Africain, L’Envie), Vincent Vantyghem (Second Prince Tyrien), Luanda Siqueira (Junon, Aglante), Engénie Warnier (Pallas), Anthony Lopapa (Second Africain), Jan Jereon Bredelwold (Achion), Elodie Fonnard (L’Hymen), Hélène Richer (Vénus)
Danseurs du Poème Harmonique
Chœur et Orchestre du Poème Harmonique, Vincent Dumestre (direction)
Benjamin Lazar (mise en scène)


Cadmus et Hermione (1673) constitue tout simplement le moment fondateur de l’opéra en France puisque cette première collaboration entre Jean-Baptiste Lully et Philippe Quinault devait convaincre Louis XIV d’accorder au musicien le titre de compositeur officiel de la Cour. Le Roi Soleil avait bon goût et, à trois siècles de distance, on peut tenter - modestement - d’en juger tant cette production cherche surtout à se faire passer pour une exhumation. Ce remarquable travail s’appuie bien sûr sur une formation baroque de grande qualité, le Poème Harmonique de Vincent Dumestre, ainsi qu’une distribution de voix idoines, ne comptant pas de grands noms mais ayant assurément réalisé des répétitions approfondies, qui portent leurs fruits. Deux éléments plus rares sont convoqués ici, pour coller encore plus à l’époque : premièrement la prononciation en vieux français, consistant notamment à prononcer les consonnes muettes finales des mots (« Amour, vois ce que tu nous fais/sse »…). Deuxièmement, une mise en scène reprenant tous les attributs de l’époque : costumes fastueux, déguisements carnavalesques, gestuelle millimétrée, acrobates, décors peints, et éclairage à la bougie ; rien ne manque ! Après Le Bourgeois gentilhomme (lire ici) et Il Sant’Alessio (lire ici), Benjamin Lazar signe ici sa troisième mise en scène avec toujours la même qualité de réalisation. Ceci dit, avec un tel type de travail on subodore que la querelle de l’authenticité va se déplacer du domaine des instruments et des voix, où elle l’a emporté à plate couture, vers celui de la prononciation, des décors et des costumes, de la gestuelle… De belles joutes artistiques et philosophiques en perspective ! Quoi qu’il en soit, prenons notre plaisir à ce magnifique spectacle, il sera rare (pourquoi seulement cinq représentations ?), même si une captation de France 2 nous laisse espérer un prochain DVD.





Philippe Herlin

 

 

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