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06/04/2017
Antonio Vivaldi : Concerti di Parigi
Il delirio fantastico, Vincent Bernhardt (clavecin, orgue et direction)
Enregistré en l’église de Bellancourt (12-14 octobre 2015) – 66’15
Calliope CAL1740 – Notice (en français et en anglais) de Vincent Bernhardt





«Concerti di Parigi»: «Concertos de Paris»... Que faut-il vraiment entendre par là, alors que les liens entre Vivaldi et la France sont ténus, le compositeur n’y ayant par exemple jamais mis les pieds? Comme l’explique Vincent Bernhardt dans la notice d’accompagnement, il s’agit en fait d’un recueil de douze concertos, comportant chacun trois mouvements, agencés de manière classique (deux rapides encadrant un lent), vendu à un touriste au XVIIIe siècle et dont les manuscrits ont été conservés successivement à la bibliothèque du Conservatoire puis à la Bibliothèque nationale de France, où ils se trouvent toujours. Même les plus fins connaisseurs du personnage de Vivaldi et de son œuvre – par exemple Sylvie Mamy, dans sa biographie Vivaldi (Fayard, pages 423 et suivantes) – en sont réduits à de simples hypothèses car on ne connaît ni le nom de l’acheteur de ces manuscrits, ni les conditions de leur acheminement en France.


Les douze concertos enregistrés ici ne constituent en rien une nouveauté (même si le choix «éditorial» consiste notamment à jouer des passages rayés par Vivaldi lui-même, ressuscitant ainsi des notes volontairement reniées par leur auteur) mais, avouons que cette intégrale «parisienne» trouve ici ses lettres de noblesse. La première impression n’est pourtant pas la meilleure car, dans le Concerto RV 114, le clavecin est plus qu’intrusif à l’égard des cordes, le toucher est un peu dur et l’ensemble assez raide contrairement par exemple à la merveilleuse interprétation de Chiara Banchini (Harmonia Mundi). Pour le reste, en revanche, l’ensemble Il delirio fantastico trouve presque toujours le ton juste. Sachant privilégier la douce tension de la prose vivaldienne lorsque tout repose sur la simple pulsation de la basse continue qui accompagne le violon solo, enrichie de quelques menues variations de nuances (le deuxième mouvement du Concerto RV 160), sachant également embrasser la fougue des virtuosités demandées au violon solo (l’Allegro conclusif du Concerto RV 127) ou au contraire privilégier le caractère aimable de tel ou tel passage (le premier Allegro du Concerto RV 157), les musiciens rendent parfaitement hommage à toute la diversité de ces concertos. Même si l’agencement est toujours le même, ils savent très bien jouer sur la théâtralité de l’Allegro introductif du Concerto RV 133, alternant en à peine deux minutes passages mélancoliques et gais, jouant sur les dissonances du Largo de ce même concerto (certainement le moins «vivaldien» de la série) ou sur la pulsation de certains mouvements (excellent Allegro conclusif du Concerto RV 154!).


Même si certains passages souffrent d’une légère acidité des cordes (le violon solo dans l’Andante du Concerto RV 136) ou d’une petite rigidité dans le trait, on ne peut que recommander ce très bon disque qui, une première pour un jeune ensemble français, rend parfaitement hommage à ce recueil qui mérite doublement pour l’occasion d’être qualifié de «parisien».


Le site de l’ensemble Il delirio fantastico


Sébastien Gauthier

 

 

 

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