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03/23/2015
«Concerti per due violoni e archi I»
Antonio Vivaldi : Concertos pour deux violons et cordes en la mineur, RV 523, en do mineur, RV 510 (*), en do mineur, RV 509, en sol mineur, RV 517 (*), en mi bémol majeur, RV 515, et en do majeur, RV 508 (*)

Riccardo Minasi (*), Dmitry Sinkovsky (premier violon solo), Il Pomo d’Oro
Enregistré à la villa San Fermo, Lonigo (janvier 2013) – 54’
Opus 111 OP 30550 (distribué par Naïve) – Notice (en français, anglais, italien et allemand) de Cesare Fertonani





«I Concerti dell’addio»
Antonio Vivaldi : Concertos pour violon en si mineur, RV 390, en mi mineur, RV 273, en si bémol majeur, RV 371, en ut majeur, RV 189, en si bémol majeur, RV 367, et en fa majeur, RV 286

Europa Galante, Fabio Biondi (violon solo et direction)
Enregistré en l’abbaye de San Basilde de Badia Cavana (18-20 juin 2014) – 79’58
Glossa GCD 923402 (distribué par Harmonia mundi) – Notice (en anglais, français, allemand et italien) de Fabio Biondi


 Sélectionné par la rédaction





Les fameuses Quatre Saisons ne doivent pas occulter les multiples concertos pour violon qu’Antonio Vivaldi (1678-1741) a pu composer: concertos pour violon, mais aussi concertos pour deux, trois et quatre violons, permettant ainsi au génial compositeur d’explorer toutes les formes possibles de dialogue et de conversations musicales.


C’est d’ailleurs un magnifique dialogue que les deux comparses Riccardo Minasi et Dmitry Sinkovsky nous offrent dans un disque virevoltant. On connaît le talent de chacun d’eux qui, depuis longtemps, sont rompus à l’œuvre violonistique du Prêtre roux, Sinkovsky nous ayant notamment offert un merveilleux disque consacré aux concertos pour Pisendel, publié chez le même éditeur (dans le cadre de la même collection), Riccardo Minasi ayant fait de même dans un disque tout aussi remarquable (voir ici). L’alliance entre ces deux tempéraments de feu ne pouvait que faire jaillir des étincelles et c’est bien à ce feu d’artifice auquel nous assistons! Les deux solistes entrecroisent leurs phrases, les archets vont de pair, les mélodies se complètent l’une l’autre: on écoutera en priorité l’Allegro conclusif du Concerto RV 515 mais n’oublions pas celui du Concerto RV 509, débordant d’énergie, où le jeu se veut extrêmement théâtral sans jamais tomber dans la caricature. La qualité de l’interprétation tient également à la justesse du tempo et à l’heureux mariage des timbres, qu’il s’agisse du dialogue entre solistes (dans l’Allegro initial du Concerto RV 515, la justesse est toujours soignée bien que pas toujours parfaite mais la délicatesse des archets l’emporte largement sur l’âpreté du trait) ou entre solistes et orchestre (le son des cordes et du clavecin dans le premier Allegro du Concerto RV 508!), Il Pomo d’Oro se montrant une fois encore sous son meilleur jour. Une parfaite réussite en dépit de quelques tics de langage dans les fins de mouvements rapides qui peuvent parfois lasser.


Autre interprète hors pair de Vivaldi, Fabio Biondi, que l’on connaît aussi bien en tant que violoniste virtuose que comme chef d’orchestre, lui qui a notamment dirigé un merveilleux Oracolo in Messenia. Ici, revêtant sa double casquette, Biondi nous livre quelques concertos dans une interprétation là aussi superlative. Comment ne pas être ému en écoutant ce disque qui, ainsi qu’il nous l’explique très clairement dans la notice, rassemble les derniers concertos connus de Vivaldi, et qu’il vendit au comte de Collalto le 28 juin 1741, le compositeur devant décéder tout juste un mois plus tard dans la pauvreté la plus extrême, à Vienne? Et d’ailleurs, ce sont des concertos à la tonalité généralement sombre que l’on entend ici. Dès le premier mouvement du Concerto RV 390, la pulsation imposée par Biondi nous prend à la gorge, le deuxième mouvement adoptant lui aussi des tonalités dramatiques à mille lieues de la Venise souriante que l’on a généralement à l’esprit. Certes, Vivaldi est bel et bien présent, qu’il s’agisse par exemple du dernier mouvement du Concerto RV 286 ou du Concerto RV 189, les traits propres au Prete rosso se reconnaissent immédiatement mais le sourire est crispé et un brin de mélancolie demeure. Si l’on apprécie toujours la frénésie des cordes de l’orchestre (l’Allegro con molto du Concerto RV 273), ce disque privilégie les couleurs sombres comme ce deuxième mouvement du Concerto RV 273 qui n’est pas sans rappeler les accents du Concerto «Il favorito». Et que dire des cordes pincées qui concluent le troisième mouvement du Concerto RV390, le silence devenant alors aussi important que le son, pareil à un souffle qui nous quitte? Totalement dans son élément, Biondi signe là un disque magnifique où prime sans cesse la musique, la technique vivaldienne (bien présente!) passant toujours au second plan, et veillant à toujours se mettre au service du message à transmettre.


Le site de Riccardo Minasi
Le site d’Il Pomo d’Oro
Le site d’Europa Galante


Sébastien Gauthier

 

 

 

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